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Sujet vaste et encore flou, le problème des erreurs médicales fait de plus en plus parler de lui au Maroc grâce, notamment, à une association qui vient en aide aux victimes des erreurs médicales. Une première au Maroc.

comment prouver l erreur médicalQu’il s’agisse d’un problème de diagnostic, d’un traitement ou d’un acte de prévention, d’une faille de coordination dans une procédure, ou encore un défaut de communication, le problème des erreurs médicales est difficile à cerner et surtout à prouver. «On m’a traitée pour de l’asthme, car je faisais des crises respiratoires en pleine nuit alors que je faisais un œdème cardiaque», explique Amina, encore sous le choc de ce qu’il lui est arrivé. «J’ai été traité chez le plus «grand» pneumologue de Rabat, j’ai fait toutes les analyses possibles et imaginables et on m’a laissée mourir à petit feu jusqu’à ce qu’un soir on me transporte aux urgences», continue la même source.

Comment l’œdème n’a-t-il pas pu être détecté alors que la patiente a subi tous les examens possibles et imaginables ? En tout cas, Amina est ravie d’avoir bien été prise en charge à l’hôpital où on lui a diagnostiqué ce qui n’allait pas en moins de 24 heures. Le cas d’Amina fait partie des nombreux dossiers que reçoit Mohamed Hamdi, président de l’Association des victimes des erreurs médicales. «Nous recevons des dossiers chaque jour de victimes d’erreurs médicales», explique Mohamed Hamdi dont l’association existe depuis plus d’un an seulement. «Les cas sont parfois très graves puisque les victimes sont handicapées à vie et donc elles ne pourront plus vivre normalement ou travailler pour pouvoir survivre», continue la même source. Des victimes qui se retrouvent sans interlocuteurs vers qui se tourner, ni textes de loi pour protéger et garantir leurs droits.

Or, «il n’y pas de textes de lois qui protègent les malades ou les victimes d’erreurs médicales», explique le président de l’association. «Contrairement à la loi Kouchener en France, nous n’avons pas vers qui nous tourner en cas de problème tout en sachant qu’il y a un réel lobbying des médecins et des spécialistes», continue la même source qui a longtemps fait les frais de ces situations en voulant défendre des causes perdues d’avance. En effet, «nous nous trouvons toujours face à des médecins solidaires entre eux, un ordre de médecins qui se prononce souvent en faveur de ses pairs et qui n’a pas daigné répondre à nos mails et appels téléphoniques pour pouvoir avoir leur avis sur le sujet».

Gain de cause
Cependant, les efforts payent parfois comme le montre le cas d’une jeune femme qui a gagné son procès contre un médecin qui a commis une faute lors de son accouchement à Ouarzazate. À la suite de cela, le nouveau-né grandira avec un handicap à vie. La jeune maman a obtenu 500 000 DH de dommages et intérêts. «Ce sont des cas flagrants, que la justice ne peut nier tellement les preuves sont accablantes, mais qu’en est-il des dossiers difficiles à étudier ou encore des dossiers médicaux falsifiés ?», s’interroge Mohamed Hamdi. Une question qui mérite méditation, car des vies sont sacrifiées, des destins brisés à cause d’une erreur.

Certes, l’erreur est humaine, mais encore faudrait-il l’assumer. «Différentes études estiment qu’un nombre important de dossiers d’erreurs médicales ne feraient pas l’objet de poursuites si le médecin avait communiqué pleinement avec son patient et s’était excusé», explique le président de l’association. «Il est vrai que le problème réside dans le manque d’accompagnent juridique et la faible position du ministère de la Santé, mais il faudrait surtout changer les mentalités», s’indigne Mohamed Hamdi. Une erreur a priori humaine qui devient vite, si elle n’est pas révélée et corrigée, inhumaine…

Publié le : 2 Avril 2012 – , LE MATIN

Maitre Nkaira abdelghani ,interview de  Jihane Bougrine

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